Le tatouage et le piercing sont des pratiques ancestrales qui traversent les âges et les cultures. Alors que certaines personnes considèrent ces marques corporelles comme une expression artistique, d’autres s’interrogent sur la compatibilité du tatouage et du piercing avec les enseignements de la Bible. Réponses concrêtes.
Sommaire
Le tatouage et le piercing à travers l’Ancien Testament
Dans l’Ancien Testament, quelques textes font référence à des pratiques similaires au tatouage et au piercing. Le passage le plus souvent cité dans ce contexte est celui du Lévitique 19 :28 :
« Vous ne ferez point d’incisions dans votre chair pour un mort, et vous n’imprimerez point de figures sur vous.»
À première vue, ce verset semble interdire clairement le tatouage et peut-être même le piercing, en liant explicitement cette interdiction aux rites funéraires. Toutefois, l’interprétation de ce texte soulève plusieurs questions. Est-ce que les marques faites dans la chair pour d’autres raisons sont également proscrites ? Et comment se positionne la Bible face aux modifications corporelles réalisées sans intention religieuse ou idéologique ?
Contexte historique : les ancêtres d’Israël et leurs coutumes
Pour comprendre l’origine de cette loi, il faut se pencher sur le contexte historique et culturel des Israélites. Cette interdiction s’inscrit dans un ensemble de règles énoncées par Dieu au peuple d’Israël pour les distinguer des nations païennes, comme l’Égypte et les Cananéens, qui pratiquaient le tatouage et autres marques corporelles en lien avec leurs cultes.
Ainsi, il est possible que cette prohibition ait été spécifiquement destinée aux Israélites, dans un but séparatiste et identitaire. Par conséquent, on peut se demander si cette consigne adressée à un peuple précis doit être étendue à tous les croyants, quelle que soit leur culture ou leur époque.
La vision du Nouveau Testament et des premiers chrétiens
Dans le Nouveau Testament, le sujet du tatouage et du piercing n’est pas explicitement abordé. Toutefois, certains écrits peuvent nous donner des indications sur la manière dont les premiers chrétiens envisageaient ces pratiques.
L’épître aux Galates : le corps comme temple
Un des arguments régulièrement invoqués contre le tatouage et le piercing est la valeur symbolique du corps humain dans la foi chrétienne. En effet, l’apôtre Paul explique dans son épître aux Galates (5 :19-21) que les « œuvres de la chair » sont incompatibles avec la vie de l’esprit.
Cela étant dit, ce passage évoque plutôt des comportements immoraux tels que l’impudicité, l’idolâtrie et les rivalités, et ne mentionne pas spécifiquement les modifications corporelles. Par ailleurs, Paul rappelle que le corps est « le temple du Saint-Esprit » (1 Corinthiens 6 :19), ce qui soulève la question de savoir si les chrétiens doivent respecter la « pureté » de leur corps en évitant de le marquer.
La liberté dans le Christ et la question des convenances
Dans ses lettres, l’apôtre Paul insiste sur la liberté apportée par la foi en Jésus-Christ et le fait que les croyants ne sont plus soumis à l’ancienne loi mosaïque.
Cependant, cette liberté doit être exercée avec discernement et amour, en veillant à ne pas troubler ni scandaliser nos frères et sœurs dans la foi.
Ainsi, bien qu’il n’y ait pas d’interdiction formelle du tatouage ou du piercing dans le Nouveau Testament, ces pratiques peuvent poser problème si elles choquent certains membres de la communauté chrétienne, ou si elles évoquent des symboles contraires aux valeurs bibliques.
Une réponse nuancée et personnelle
Face à ces différents éléments, il apparaît clairement que la Bible, en tant que texte sacré et historique, ne tranche pas définitivement la question du tatouage et du piercing.
Néanmoins, cela ne signifie pas qu’un croyant doit y renoncer sans réflexion. Chaque individu est amené à examiner sa propre conscience, ses motivations et les conséquences de ses choix, dans le respect de l’amour de Dieu, du prochain et de soi-même.Ainsi, si une personne décide de se faire tatouer ou percer même un piercing pénis en ayant bien pesé les enjeux spirituels, culturels et relationnels qui entourent cette démarche, elle pourra vivre pleinement sa foi s